Marie Tifo est dans le paysage culturel québécois depuis plus de quarante ans. La Jean-Baptistoises poursuit une carrière variée en choisissant des défis qui la passionne.

Dans le téléroman O’, elle incarne Jacqueline O’hara, une mère de famille imparfaite, soudée à ses enfants. « Les actrices de mon âge ne sont généralement pas choyées, souligne-t-elle. J’ai la chance de jouer un personnage formidable qui évolue beaucoup. Les choses arrivent toujours au bon moment, les offres suivent mon âge. »

Son interprétation de Marie de l’Incarnation, dans la pièce La déraison d’amour, lui a valu prix et mentions. Depuis quatre ans, l’actrice voyage avec ce personnage d’exception, fondatrice de la congrégation des Ursulines. Elle partage son histoire, seule sur scène, pendant 90 minutes. Selon elle, il s’agit du plus beau rôle de sa vie !

Comédienne de talent, elle a touché à un large éventail de projets, multipliant les pièces de théâtre, les grands rôles au cinéma et les apparitions au petit écran. « J’ai une très belle carrière. Les actrices de ma génération ont été les premières féministes à s’approprier leur profession, avec leurs enfants. Ce n’était pas commun à l’époque. »

L’actrice se questionne quant au rythme effréné des tournages d’aujourd’hui. « Notre métier a beaucoup changé, c’est invraisemblable. J’ai des journées de 18 heures de tournage ! Il y a un manque de financement dans l’industrie. Je ne sais pas comment on peut dénouer la situation, mais ça n’a pas de bon sang. Si l’acteur se plaint, il risque d’être ''barré''. Il faut réévaluer l’éthique de travail. »

Marie Tifo ne désire pas jouer à tout prix et choisit des projets de qualité qui l’intéresse. « Mon métier me remplit. Je l’adore, mais il n’a jamais été une priorité. J’ai tellement joué, je n’ai aucune attente. Ma famille et mon amoureux sont au cœur de ma vie. »

Elle est d’ailleurs bien heureuse de retrouver son conjoint Pierre Curzi, qui s’est retiré de la vie politique dernièrement.

L’Arche Beloeil

Par ailleurs, Marie Tifo s’engage bénévolement au sein de L’Arche Beloeil, un organisme qui accueille des personnes avec une déficience intellectuelle. « Les gens de L’Arche sont mes amis. Lorsque je travaille intensément, je m’ennuie d’eux, de leur chaleur, mentionne l’actrice. C’est une thérapie de les voir. Ils sont d’une générosité inconditionnelle et me procurent du bien-être. »

Elle souhaite que le gouvernement en fasse davantage, particulièrement en matière de ressources pour personnes-aidantes.