Voyage musical en compagnie de Marie-Josée Lord
Par Fadwa Lapierre
Après 30 000 exemplaires vendus de son premier album et un Félix, Marie-Josée Lord est de retour sur scène avec son spectacle Yo soy Maria, qui sera présenté le 1er mars au Centre culturel de Beloeil. La soprano tient à faire oublier la morosité de l’hiver et propose un voyage musical truffé de mélodies espagnoles, latines et portugaises.
« Le monde latin est très proche de ma culture, par son rythme et sa poésie. Mon spectacle est chaleureux et ensoleillé. Je veux faire voyager les gens avec la musique. J’y présente mes coups de cœur dans le but de faire visiter des pays que je n’ai moi-même jamais vus », dit Marie-Josée Lord, qui sera accompagnée sur scène de huit musiciens.
La cantatrice brise les conventions traditionnelles de la musique classique avec son univers lumineux et pétillant. Selon elle, cette musique doit être plus accessible et au goût du jour. « Je suis colorée, ça déteint dans mes spectacles. On ne peut pas créer en se mettant les limites de l’art conservateur qu’est le monde classique. J’ai une fibre créatrice, je dois l’exprimer. Je ne veux pas être esclave des préjugés ou des préférences des gens. C’est ce que je suis et je vais m’y donner corps et âme. »
Nombreux défis
Marie-Josée Lord a fait son chemin malgré les nombreux défis du milieu classique qui peuvent survenir, particulièrement lorsqu’on est issu d’une communauté noire. « J’ai été adoptée, j’ai été élevée par ma mère qui m’a inculqué la persévérance, d’aller au bout de mes idées. Elle me disait : ''Tant qu’à te faire remarquer, fais-toi remarquer en bien !'' Oui, il y a des embûches, mais je vais me servir de mes atouts, de ma voix. Je suis une femme noire et je vais travailler fort. »
« Le monde latin est très proche de ma culture, par son rythme et sa poésie. Mon spectacle est chaleureux et ensoleillé. » Marie-Josée Lord
Son succès commercial a parfois nui à sa crédibilité artistique. La chanteuse lyrique s’est même fait traiter de « populiste bonbon » parce que ses œuvres sont aimées du grand public. Sa meilleure réplique fut de bâtir ses propres spectacles et de ne pas attendre de recevoir de coups de téléphone.
« On est dans un domaine super contingenté, dans un métier où l’on dépend d’un producteur, d'un chef d’orchestre ou d'une maison d’opéra qui font des choix avec des critères qui n’ont rien avoir avec le talent, dit-elle. Je refuse de me soumettre à ça. Ma voix, aucun homme ne me l’a donnée. Ce n’est donc pas un homme qui aura le pouvoir dessus. »
Marie-Josée Lord continue toutefois de donner priorité aux défis vocaux et de travailler sa technique pour participer sporadiquement à des opéras. Elle poursuivra la tournée de Yo soy Maria à travers le Québec, les États-Unis et l’Allemagne.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.