La souveraineté n'est pas au cœur des préoccupations

Par Isabelle Laramée
Bien que les électeurs de Borduas aient toujours voté pour un parti souverainiste depuis la création de la circonscription, en 1992, la question nationaliste n’est pas au cœur des priorités durant la campagne.
C'est du moins ce que constatent la plupart des candidats avec qui le Vallée-du-Richelieu Express.ca s'est entretenu.
Le péquiste Pierre Duchesne remarque qu'une éventuelle séparation du Québec et du Canada n'est, en général, pas le sujet qui est abordé en premier.
« Les gens veulent savoir de quelle façon on peut les aider, dit-il. Les électeurs ont des questions très près de leur réalité, comme sur les écoles. »
Gilbert Gour, du Parti conservateur du Québec, indique pour sa part ne pas entendre parler de souveraineté. « Certains souverainistes ne voulaient tout simplement pas m’en parler. Peut-être que le nom de mon parti, qui est similaire à celui du gouvernement Harper, explique leur réaction, même si nous sommes loin de leurs idéaux politiques. »
Le caquiste Simon Jolin-Barrette assure lui aussi que la souveraineté ne fait pas partie des discussions durant son porte-à-porte. « La question nationale, quoiqu’intéressante, ne figure pas parmi les premières préoccupations des électeurs. Ils veulent savoir ce qui va arriver avec leur argent. Ils sont aussi au courant que la CAQ ne s’occupera pas de ce volet avant les dix prochaines années, alors ils me parlent d'autres sujets. »
D'après Jean Falardeau, de Québec solidaire, la souveraineté est, au contraire, au cœur du débat électoral. « Les gens m’en parlent. On se rend compte que la souveraineté est présente, que ce soit chez les électeurs péquistes ou de mon parti. De façon générale, ils sont encore convaincus », dit-il, ajoutant que certains jeunes adultes n’ont toutefois jamais entendu parler de l’indépendance du Québec!
Jean Murray, du Parti libéral du Québec, dit que la moitié des électeurs de la circonscription avec qui il s'entretient lui parlent de souveraineté. Il n'est cependant pas convaincu qu'ils soient en faveur d’un référendum.
« Il y a des communautés anglophones à Otterburn Park. Ces gens-là étaient apeurés de voir que Pauline Marois cabalait pour la souveraineté en début de campagne », dit-il, avant de rappeler que 51,07 % des électeurs de Borduas ont voté pour des partis fédéralistes aux élections de 2012.
Pour sa part, le candidat d’Option nationale est heureux de voir que les gens discutent avec lui de l'indépendance du Québec, puisque c'est ce sujet qui l'a motivé à se lancer en politique.
« Mon but est de faire de la pédagogie, poursuit Marc-Olivier Siouï. Comme il serait surprenant que je sois élu, ma mission est de faire la promotion de la souveraineté auprès des électeurs! »
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