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« L'éligibilité de ce programme devrait être élargie afin d'inclure les startups Web, car elles pourraient devenir les plus beaux modèles d’affaires médiatiques numériques que le Québec ait connus. » - Claude Poulin

Néomédia se fait entendre par les parlementaires à Québec

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30 août 2019
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Le mercredi 28 août, le président du groupe de presse 100 % numérique, Néomédia, Claude Poulin, ainsi que la directrice générale régionale de l'organisation, Patricia-Ann Beaulieu, étaient de passage dans la capitale afin de discuter des enjeux que connaît actuellement l'industrie médiatique, devant la Commission parlementaire portant sur l’avenir des médias d’information du Québec.

Près d'une quarantaine d'intervenants issus de différents milieux ont été appelés à se présenter devant la Commission afin de partager leurs inquiétudes, mais également des pistes de solutions envisageables. Se sont succédé à la Salle du conseil législatif, les représentants du Groupe Capitale média, de Québecor, de La Presse, du Devoir pour ne nommer que ceux-ci, tous venu débattre de l'avenir des médias.

D'entrée de jeu, le président de Néomédia, Claude Poulin, a voulu démontrer la viabilité des médias 100 % numérique. « Ça fait déjà plus de 13 ans que nous exploitons un quotidien d’information local EN BEAUCE.COM, je le répète, 100% numérique, soit 4 ans avant l’arrivée de Facebook, twitter et Instagram. Nous avons accompli ceci sans les revenus des avis publics, des annonces classées ou du placement d’agence Nationale. »

S'unir pour mieux cohabiter avec les nouveaux compétiteurs

Abondant dans le même de sens que Néomédia, le Groupe Capitale média et Radio-Canada, ont réitéré leurs points face à l'importance de la mise en place d'une Régie publicitaire ou du moins, d’une meilleure collaboration entre compétiteurs. « Rendre l’achat de la publicité facile, c’est la clé du succès. Il faut devenir compétitif avec Facebook et Google. Partout, les gens sont exposés à la même formule. Les géants ont simplifié l’achat publicitaire. Il faut que l’acheteur de publicités ait accès rapidement aux données et à une plateforme de réservations communes. Les médias du Québec ne proposent pas de solutions intégrées faciles et rapides pour l’annonceur qui voit ses investissements fragmentés en des dizaines voir des centaines de possibilités . Nous devons nous unir pour mieux cohabiter avec nos nouveaux compétiteurs que sont les GAFAM. » (NDLR Acronyme pour les géants du Web que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.)

Le président poursuit son discours en mettant en lumière la force des médias québécois régionaux. « Notre avantage en tant que média québécois est grand, on a une meilleure connaissance du terrain, de nos marchés, on est présents, on connaît nos communautés et nos marchands. Il faut mettre à profit cette force unique de proximité et offrir une solution complète d’offre publicitaire locale, ciblée, mesurable et facile. Une plateforme unique pour l'ensemble du numérique québécois, et ce, sans intermédiaire. »

Il ajoute aussi : « On croit par contre qu'il est impératif de régler le déséquilibre fiscal entre les GAFAM et nos entreprises. Comme solution nous souhaitons voir imposer une taxe à l’utilisateur payeur. On croit qu’une imposition de 15% sur les achats de publicité, par les entreprises québécoises qui utilisent les services de Google et Facebook, serait aussi une autre façon créative de financer les différents programmes. »

La crise des médias en trois aspects bien distincts

Patricia-Ann Beaulieu, directrice générale régionale qui accompagnait M. Claude Poulin lors des auditions, a tenu également à préciser que plusieurs médias sont en très bonne santé au Québec et qu’il est impératif de bien compartimenter la crise des médias en trois aspects bien distincts. 

Selon Madame Beaulieu, les 3 enjeux doivent être adressés, mais dans une perspective globale. « Depuis le début de cette commission, on parle principalement de trois choses: la taxation et l’imposition sur les GAFAM, le travail du journaliste et la décroissance d’une industrie papier qui opère avec des structures qui ne sont plus viables, trop coûteuses avec des frais d’impression, de distribution et d’opération non adaptés à la réalité d’aujourd’hui. Combiné à la baisse des revenus publicitaires, des changements d’habitude des lecteurs et la nouvelle génération 100% Web, le modèle d’affaires ne tient plus la route malheureusement. Est-ce que l’état veut payer pendant des années pour un modèle qui sera appelé à disparaître? Je ne crois pas qu’une aide permanente soit la solution. »

Elle poursuit, « Oui le métier de journaliste a évolué, comme plusieurs autres professions et secteurs d’activité. Il faut s’adapter et innover, mais la qualité de l’information, l’éthique dans le travail, la rigueur journalistique demeurent toujours à la base du travail du journaliste, peu importe la plateforme de diffusion. Le journalisme va survivre à la mort du papier.» 

Madame Beaulieu conclut, « Pour les GAFAM, espérons que le gouvernement prendra ses responsabilités et adressera cette situation rapidement, il est essentiel qu’il y ait une équité en cette matière.» 

Donner une chance aux stratups Web

Selon M. Poulin, le programme qui sera mis en place suite à la Commission devra permettre aux entreprises Web d'accéder aux fonds disponibles. « L'éligibilité de ce programme devrait être élargie afin d'inclure les startups Web, car elles pourraient devenir les plus beaux modèles d’affaires médiatiques numériques que le Québec ait connus. Sur l'ensemble de la planète, la communauté d'affaires reconnaît le fait que ces entreprises issues du Web ou startups ont une flexibilité, une agilité et beaucoup plus de chance de réussite que les entreprises traditionnelles, qui tentent de sauver et diminuer la décroissance et les pertes. »

« Bref, voilà nos recommandations afin d’assurer la pérennité des médias d’information de façon globale et inclusive, et non juste la sauvegarde d’une industrie papier en péril. Ce que nous nous devons de protéger, c’est l’information, le droit de celle-ci à la population, à nos communautés, aux nouvelles générations, pour une démocratie juste, transparente et équitable », conclut Claude Poulin.

Pour voir ou revoir le passage de monsieur Claude Poulin et de madame Patricia-Ann Beaulieu devant la Commission : http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/AudioVideo-81585.html



 

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