Pierre Curzi s’inquiète de l’anglicisation en Montérégie

Par Isabelle Laramée
L’anglicisation de l’île de Montréal mais aussi de la Montérégie inquiète Pierre Curzi. Selon le député de Borduas, le phénomène progresse rapidement dans les municipalités de la Rive-Sud. Même que la Vallée-du-Richelieu pourrait bientôt être touchée si des actions ne sont pas posées.
M. Curzi est arrivé à ce constat en travaillant sur une proposition de nouvelle Charte de la langue française, déposée à l’Assemblée nationale le 27 mars dernier. Il ne considère pas que la région soit pour l’instant affectée par le phénomène de l’anglicisation. Mais selon lui, la population de la Vallée-du-Richelieu est touchée indirectement par la montée de l’anglais comme langue d’usage au Québec.
« On n’est pas vraiment dans la grande région de l’anglicisation, dit-il. On est en dehors du périmètre. Il y a de grandes racines canadiennes françaises le long de la rivière Richelieu. Toutefois, beaucoup de gens d’ici travaillent et étudient en anglais, donc le problème est présent. »
Il précise aussi que depuis quelques années, on assiste à une plus grande arrivée d’anglophones et d’allophones dans la région. Le nombre de plaintes à l’Office québécois de la langue française pour la Montérégie a pratiquement triplé en trois ans, souligne-t-il, passant de 453 en 2008-2009 à 1281 en 2010-2011. Pour l’année 2010-2011, cela représente 73 plaintes de plus qu’à Montréal.
Le commerce en français
Le député de Borduas déplore le manque de collaboration des grands commerçants. « Les grandes marques de commerce sont aussi dans la région, mentionne-t-il. De plus, la Loi 101 n’est pas respectée dans certaines circulaires que l’on reçoit. »
Pour contrer le phénomène, M. Curzi propose d’intégrer obligatoirement une dénomination française dans l’affichage commercial. Par exemple, les Canadian Tire pourraient s’appeler « les magasins généraux Canadian Tire ». Les succursales UPS Store pourraient de leur côté devenir le « service de courrier UPS » ou, plus simplement, les « magasins UPS ».
Selon lui, le fait que le guide d’utilisateur de plusieurs articles vendus en magasin soit uniquement en anglais est aussi préoccupant. Tout comme la prédominance de l’anglais sur l’étiquette de certains produits, tels que les produits de beauté.
Pour ce dernier, autoriser cette situation équivaut à accepter de vivre dans une société bilingue. « Ce n’est pas le cas. Nous vivons dans une province unilingue française », rappelle-t-il.
L’éducation en français
Au terme de ses travaux, menés en grande partie à son bureau de circonscription de Beloeil, Pierre Curzi en est arrivé à la conclusion que les études postsecondaires anglaises constituent la base du problème. Les bonnes écoles françaises sont pourtant légion, notamment dans la région.
Son document préconise l’usage de la langue française au travail et dans le milieu de l’éducation. « Si on veut franciser le milieu du travail, il faut s’assurer que les gens qui occuperont les postes aient étudié en français », explique-t-il.
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