Lorsque se loger devient impossible

Par Isabelle Laramée
Le peu de logements sociaux dans la Vallée-du-Richelieu cause bien des maux de tête aux familles à faible revenu. Alors que de nombreux appartements à prix modique ont été construits pour les personnes âgées, ceux destinés aux familles sont plus rares. Une situation qui force certains ménages à réduire les dépenses, comme pour la nourriture.
« Les coûts des logements sont élevés dans le secteur et sont supérieurs à la moyenne de la Montérégie et du Québec. De plus, l’accès aux logements sociaux est limité dans la Vallée-du-Richelieu », constate Marie-Claude Durette, coordonnatrice à la Corporation de développement communautaire de la Vallée-du-Richelieu.
Afin de répondre à la demande, des habitations à loyer modique ont été construites voilà quelques années. La majorité est toutefois destinée aux personnes âgées. À Beloeil, seulement 12 loyers sont destinés aux familles, comparativement à 65 logements qui sont attribués aux 65 ans et plus.
« Ce sont des immeubles qui ont été construits dans les années 1970, alors qu’il y avait une grande demande chez les personnes âgées. Mais, il y a toujours des besoins pour les familles à Beloeil et à Mont-Saint-Hilaire notamment », indique la directrice de l’Office municipal d’habitation de Beloeil, Annick Dionne, précisant que la demande de loyers pour les 65 ans et plus est toujours importante.
Selon une étude du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), 58 % de tous les locataires qui habitent Beloeil sont des femmes, comparativement à 53 % pour l’ensemble de la Montérégie. Pour Mme Durette, ce chiffre est inquiétant puisque les femmes ont en moyenne un salaire moins élevé que les hommes.
« Il est pratiquement impossible pour une mère monoparentale à faible revenu de se trouver un logement, explique Mme Durette. De plus, elle doit être située près des écoles et du transport en commun, ce qui complique les choses. »
Selon elle, cette situation pousse plusieurs familles à s’établir dans les grands centres urbains, comme Longueuil.
Pas dans ma cour
Bien que les municipalités, comme Beloeil, souhaitent construire davantage d’habitations à loyer modique (HLM), les projets se heurtent parfois aux appréhensions des citoyens, qui ne souhaitent pas être voisins de ce genre d’immeuble.
« Les HLM sont bien entretenus dans la région. Mais la réputation des bâtiments en mauvais état est bien ancrée dans l’imaginaire collectif », mentionne Mme Dionne, qui souligne que le territoire hilairemontais compte 350 loyers à prix modique sans que rien ne paraisse.
Pour sa part, Marie-Claude Durette rappelle la mobilisation citoyenne qui a eu lieu en 2010 à Beloeil. Des citoyens s’étaient alors opposés à la construction d’HLM. Le projet, qui est présentement en cours de réalisation, a été déplacé sur la rue Lajeunesse, et ce, malgré l’absence de transport en commun adéquat.
3 commentaires
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raisonnable, je n'ai pas de gros revenu.
Aider moi svp !!!!!