Bonduelle aurait pu éviter la mort de Luc Lavigne

Par Isabelle Laramée
Luc Lavigne a perdu la vie à l’usine Bonduelle de Saint-Denis-sur-Richelieu en octobre 2011. En voulant aider une collègue à ramasser des boîtes de conserve vides tombées à l’intérieur d'un dépalettiseur, le travailleur a été mortellement écrasé lorsque la machinerie s’est soudainement mise en marche.
Le rapport d’enquête de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), rendu public le 27 mars, est clair : l’employeur « a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs ».
Bonduelle Canada a écopé d'une amende, dont le montant peut varier de 15 000 $ à 60 000 $ pour une première offense, et de 30 000 $ à 150 000 $ en cas de récidive. Le porte-parole de l'entreprise, Gilles Corriveau, n’a pas voulu dévoiler le montant exact du constat d'infraction.
La CSST a identifié trois causes pour expliquer l'accident. L’accessibilité à la zone de coincement dans lequel M. Lavigne a trouvé la mort est pointée du doigt. Le capteur infrarouge de la machinerie est aussi responsable. Celui-ci a commandé la montée de l’élévateur lorsque l’homme s’est glissé à l’intérieur du dépalettiseur, un appareil permettant de défaire les palettes.
La CSST note enfin « une gestion de la santé et de la sécurité déficiente quant à l’identification et au contrôle des dangers présents sur le dépalettiseur ».
Gilles Corriveau affirme que les correctifs demandés par la CSST ont été effectués à l’été 2012. Il déplore d’ailleurs l’accident qui a couté la vie au travailleur de Saint-Denis-sur-Richelieu.
« C’est un accident malheureux qui est le résultat d’une succession d’erreurs humaines, dit-il. La compagnie a pris acte des conclusions et tous les ajustements ont été faits conformément aux demandes de la CSST. »
En plus des correctifs exigés sur la machinerie pour empêcher l'accès aux zones dangereuses, la CSST a demandé d’ajouter « une procédure de cadenassage spécifique au dépalettiseur pour les travaux d’entretien, de réparation ou de déblocage dans les zones dangereuses ». La CSST note toutefois que l’employeur s’est déjà conformé aux demandes.
« La machinerie était sous scellé à la suite de l’accident. Dès que nous avons eu accès au dépalettiseur, nous avons fait les modifications dans les jours qui ont suivi », précise M. Corriveau.
Selon lui, l’accident fatal de Luc Lavigne « a mis en lumière la justesse de l’importance que l’entreprise accorde à la santé et sécurité au travail ». Un service de soutien à la famille et aux employés avait également été mis en place à la suite de cette mort tragique.
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