L’humour noir de Patrick Senécal
Par Fadwa Lapierre
Le romancier de l’horreur Patrick Senécal présente une nouvelle série à saveur humoristique intitulée Malphas. Le premier tome, Le cas des casiers carnassiers, est paru cette semaine aux éditions Alire.
Pour l’auteur, ce passage vers l’humour est un processus naturel dans sa création. « Les gens qui ne me connaissent pas seront surpris par ce livre. Mais mes amis connaissent mon côté drôle et ils me demandaient toujours pourquoi je ne l’exprimais pas dans mes romans », indique celui qui vient de quitter Mont-Saint-Hilaire pour se réinstaller à Montréal.
Il y a plusieurs années, Patrick Senécal a fait partie d’un groupe humoristique. Il a aussi déjà écrit une pièce de théâtre du même genre. L’humour n’est donc pas complètement nouveau pour lui.
Le projet de la série Malphas a germé dans son esprit il y a 10 ans. Patrick Senécal a bâti ses personnages, ainsi que le squelette de l’histoire et les a laissés mûrir. « J’étais insécure et intimidé par l’aspect si particulier de l’humour. Le moment était bien choisi pour m’amuser et unir mon premier amour, les thrillers, et mon côté humoristique. J’ai plongé ! »
Le plaisir qu’a eu l’auteur pendant l’écriture du livre se ressent à la lecture des blagues de divers degrés. « Mon cerveau s’est permis d’aller vers des idées caricaturées, explique Patrick Senécal. J’ai eu un plaisir adolescent à écrire ce livre. Je me suis fait rire moi-même et ça m’a fait beaucoup de bien. »
L’humour comme critique sociale
L’action du livre se passe dans un cégep d’une région éloignée, qui accepte les professeurs et les étudiants refusés partout ailleurs. Le romancier s’est inspiré de son ancienne carrière d’enseignant de littérature et de cinéma au cégep de Drummondville.
« Le cégep est un milieu que je connais. Les personnages sont renouvelables à l’infini, ce qui se prête bien à une série. J’aime beaucoup le clash entre les adolescents et les adultes. C’est inspirant. »
Le personnage principal du roman est Julien Sarkozy, professeur de littérature au cégep et écrivain raté de livres à suspense, qui est une forme d’alter ego caricatural de Patrick Senécal. « Julien c’est moi, exagéré à la puissance mille. Nous avons le même regard désillusionné et cynique. Tous ses constats, je les pense et les assume », affirme l’auteur.
Ce dernier n’a pas consciemment écrit un livre engagé. Malgré lui, son écriture souligne des observations assassines, avec sa signature de provocation habituelle. « L’inculture et l’imbécillité me choquent énormément. Ce livre n’est pas gentil. À travers l’humour, des tournures littéraires et des références culturelles, je critique sans vraiment le vouloir. »
Écrivain prolifique
Patrick Senécal prépare d’autres projets. Le deuxième tome de la série Malphas est déjà en cours de rédaction. Il travaille aussi sur le scénario original d’un film de suspense policier. L’auteur aimerait d’ailleurs un jour passer du côté de la réalisation, de façon plus professionnelle.
En parallèle, il continue ses rencontres dans les écoles et les bibliothèques. Ses lecteurs pourront le rencontrer au Salon du livre de Montréal, les 18, 19 et 20 novembre.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.