Il était une fois... Eveline Ménard
Par Claudy Laplante-St-Jean
Ses mots ont beaucoup voyagé. De l'Europe au Canada, en passant par le Mexique, ses contes et légendes ont traversé les frontières en plus de l'imagination de plusieurs. La conteuse Eveline Ménard, qui sera en spectacle le 9 mars à la Maison Villebon, remet ni plus ni moins au goût du jour l'art de raconter une histoire.
Enfant, la Mathiassoise s'amusait déjà à inventer des histoires qui mettaient en scène les animaux en autocollants avec laquelle elle jouait.
« Mes parents m'entretenaient bien sur le plan de l'imagination. Une de nos activités, c'était de trouver de vieux livres de différents auteurs dans les encans et les marchés aux puces. On m'a fait lire du Boris Vian à 12 ans ! », rigole celle dont le père est historien.
Avant de découvrir l'univers des contes, la jeune femme s'est initiée à la musique traditionnelle en réalisant un diplôme d'études collégiales en flûte à bec.
Elle a fait ses premières apparitions sur les planches en 1998, à l'ancienne brasserie artisanale montréalaise Le Sergent Recruteur.
Depuis, elle a accumulé les festivals, les ateliers dans les classes, les voyages et bien plus pour en apprendre sur son art.
Son mode d'emploi pour créer ? Puiser son inspiration dans les contes de tradition orale, les mâcher et les remâcher pour les rendre contemporains. Elle fouille sur Internet, visite les bibliothèques et, surtout, discute avec ceux qu'elle appelle « les anciens », soit les aînés qui détiennent beaucoup de connaissances.
Malgré la technologie et la rapidité de la société laquelle on vit, la créatrice privilégie les rencontres humaines. C'est d'ailleurs ce qu'elle apprécie le plus de son métier.
« Sur scène, j'aime baisser les lumières, parler aux gens et les laisser intervenir. C'est un échange à trois, entre moi, les spectateurs et l'histoire », confie-t-elle.
Loin du royaume de Disney
Quand Mme Ménard parle contes et légendes, elle ne fait pas allusion aux œuvres de Walt Disney, au contraire. « Walt Disney a tout enlevé et refait à sa manière. On y voit surtout le culte de la princesse. La compagnie a enlevé la violence, mais souvent pour passer à travers des épreuves, le héros doit passer par là pour se dépasser. En plus, c'est toujours un gars le héros », déplore-t-elle, ajoutant que les histoires renferment la plupart du temps une morale. « Avec les contes et les légendes, la morale, chacun se la fait ».
Pour l'artiste, les histoires qu'elle raconte sont universelles et traversent autant les époques que les océans. « J'ai raconté un conte originaire de Gaspésie un jour en spectacle. Un homme est venu me voir après et m'a dit que sa mère lui racontait la même histoire quand il était jeune. Il est né en Malaisie ! », se rappelle-t-elle.
En spectacle à Beloeil
Eveline Ménard sera en spectacle le 9 mars, à 20 h 30, à la Maison de la culture Villebon (630, rue Richelieu). Elle y présentera son spectacle Murmures, une grande histoire où légendes et contes s'emboitent pour le plaisir des oreilles et des yeux des spectateurs.
« Y'a des histoires qui se racontent, des histoires qui se murmurent. Il y a un mur qui murmure, on dit qu'il raconte toutes les histoires du monde », peut-on lire sur le communiqué de l'événement.
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