Le fantôme du rap
Le rappeur Simon-Pierre Perron, mieux connu sous le nom d'artiste Ghost, chante ce qu'il a vécu, ce qu'il vit et ce qu'il vivra. Celui-ci chante également ce qu'il est.
Aujourd'hui âgé de 27 ans, Perron a connu un passé trouble qui lui a permis de faire sa place dans le monde de la musique. « Je crois que mon passé a forgé qui je suis maintenant. J'ai eu un père alcoolique qui ne s'occupait pas bien de moi. Heureusement, j'ai une très bonne mère qui a toujours été là pour moi. J'ai fait beaucoup de centres d'accueil et mon enfance a été très mouvementée. J'étais un peu tannant aussi, je dois, l'avouer. Le nom Ghost n'est pas sorti de nulle part. Avant je rentrais et je sortais presque aussi vite de ces centres. Au début, on m'appelait le spectre et le fantôme, mais lorsque j'ai débuté dans la musique, mon ami Nast m'a dit que mon nom serait désormais Ghost. Encore aujourd'hui, je porte bien mon nom, car je peux entrer et sortir aussi vite de la vie de quelqu'un. Je peux passer des rires aux larmes. C'est bien moi le fantôme », affirme-t-il avec émotion.
Qui est-il réellement? « Un gars émotif et je dirais même un peu dépendant affectif. Une personne qui a un besoin d'exprimer ses sentiments, d'écouter les gens et de “triper” dans la vie », mentionne l'artiste. Celui-ci apprécie les comparaisons entre le rap et la boxe. « Tu dois avoir du vécu ou avoir une certaine souffrance pour en faire. C'est une musique qui ne s'invente pas. »
Les débuts
C'est à 14 ans que Simon-Pierre Perron a trouvé son inspiration dans la musique. « J'écoutais beaucoup de rappeurs du Lac-Saint-Jean. Je faisais beaucoup de petits spectacles avec mes amis. On “tripait” en gang avec notre musique », se rappelle-t-il.
C’est lors du Festival d'été de Chibougamau en 2003, à l'âge 16 ans, que ce dernier fait son premier grand spectacle. « Je n'étais pas nerveux et j'ai tout de suite compris que j'étais dans le bon milieu. J'écrivais déjà mes propres chansons et j'étais fier de les présenter aux spectateurs », raconte-t-il.
La chanson « Un baiser d'une si jolie dame », écrite à la même époque et qui se retrouve sur son album « Le gars du Nord », a traversé les années. « J'avais été dans un bar de danseuses et j'avais été hypnotisé par la beauté d'une femme. Celle-ci dansait sur la chanson “My Immortal” du groupe “Evanescense”. Quand je me suis réveillé le lendemain matin, je me suis mis tout de suite à écrire les paroles de la chanson et mon ami Nast a réalisé le remix original avec le piano de la chanson de ce groupe », déclare Ghost avec le sourire. La pièce a atteint plus de deux millions de visionnements sur YouTube selon le rappeur.
Dès l'âge de 17 ans, Perron produira quelques airs pour le plaisir avec des amis. Des chansons sont alors venues aux oreilles du rappeur Sir Path qui a décidé de contacter Ghost. « Il a apprécié ce qu'il a entendu et a décidé de changer légèrement certaines pièces que je n'avais jamais sorties, donnant naissance à de nouvelles chansons. Il m'a aidé à produire mon premier vrai CD “Le gars du Nord”. Je suis très content du produit, mais mon prochain album me ressemblera beaucoup plus. Il y a trop de Sir Path dans ce CD, ce n'est pas moi à 100 % au niveau musical », affirme l’ancien résident de Chambly.
Ghost et Sir Path ont d’ailleurs des différents et ne devraient plus collaborer à nouveau.
La fierté
Deux chansons le rendent particulièrement heureux de son travail. « La pièce “Je veux que tu sois fier”, est en quelque sorte un hommage à ma mère et ça me touche beaucoup. “La rue St-Pierre”, qui est une chanson très rythmée est aussi dans mes favorites », dit-il. C'est toutefois la chanson « Mes Rêves » qui lui ressemble le plus sur l'album. « Cette pièce est plus dans mes cordes. C'est du moi à 110 % », ajoute-t-il. La pièce « Je veux pas que tu partes » relate la perte le décès de sa meilleure amie. « C'est une autre dure réalité que j'ai vécue dans ma vie et que je voulais l’exprimer », illustre Ghost.
Il y a également des chansons festives comme « La prière du tripeux » et « C'est Relax » qui le rendent notamment fier. « C'est bien d'alléger l'album avec quelques chansons où le sourire apparaît immédiatement », mentionne-t-il.
Une série de spectacles de l'artiste sera bientôt dévoilée, dont un dans le coin de Roberval cet été. « Je ne renierai jamais mes racines. Il y a beaucoup de réserves autochtones et je connais bien la réalité. Je pense que ma musique peut très bien connecter avec eux. Je veux me faire entendre partout au Québec et avoir du plaisir avec mes admirateurs », conclut le sympathique fantôme.
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